
Fondation Espoir Développement Beachcomber Des femmes entrepreneures soutenues par un Seed Capital
La Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED) réaffirme son engagement en faveur des femmes engagées dans le micro-entrepreneuriat à travers la deuxième édition de son Women Entrepreneur Programme (WEP). Réalisé en partenariat avec l’Union européenne (UE), ce programme a permis à 18 femmes de recevoir un Seed Capital, après avoir complété une formation de 5 mois en entrepreneuriat. La cérémonie de remise de certificats et du capital de départ s’est tenue ce mardi 10 décembre au Caudan Arts Centre.
Lancé en août 2023, le WEP vise à accompagner des femmes en situation de précarité, qui aspirent à développer des microentreprises pour soutenir leurs familles et atteindre l’indépendance financière. Les participantes ont suivi une formation structurée autour de cinq thématiques : le grooming, la confiance en soi, la communication, le business plan, le budget, le marketing et la vente. Les journées de formation comprenaient des présentations interactives, des discussions de groupe, des moments de partage et des activités pratiques telles que l’analyse SWOT, les 4P indispensables à une campagne marketing, ou encore l’apprentissage des logiciels Power Point et Canva. A la fin du parcours, chaque participante devait présenter son business plan devant un jury, marquant une étape cruciale dans leurs parcours entrepreneurial.
« Donnez à une femme les moyens de se réaliser, et elle transformera une communauté entière. Ces mots inspirants, attribués à Melinda Gates, reflètent parfaitement l’essence de notre rencontre aujourd’hui. Nous sommes réunis pour célébrer non seulement un programme, mais avant tout des femmes extraordinaires qui incarnent la résilience, la créativité et l’espoir. Chères participantes, votre présence ici est un témoignage vibrant de ce que l’on peut accomplir avec du courage, de la volonté et un soutien adéquat. En juin dernier, vous étiez 25 à vous engager dans un voyage de 5 mois qui allait changer bien plus que vos compétences professionnelles. Aujourd’hui, nous sommes fiers de célébrer le succès de 18 d’entre vous, qui recevront leur certificat pour avoir brillamment achevé cette formation en entrepreneuriat » a déclaré Karine Perrier Curé, Chief Brand & Communication Officer de Beachcomber Resorts & Hotels et Présidente de la FED.
Pour Viren Vythelingum, CSR Manager du Groupe Beachcomber: « Ce programme va au-delà de la formation. Il est le témoin de transformations humaines extraordinaires. Au fil des mois, nous avons vu ces femmes s’affirmer, surmonter leurs doutes, et révéler leur potentiel. Elles se tiennent aujourd’hui en tant que femmes entrepreneures inspirantes, prêtes à impacter non seulement leurs propres vies, mais aussi celles de leurs familles et de leurs communautés, avec une force, une résilience et une détermination admirables. Un grand bravo à tous ceux qui ont contribué à rendre cette réussite possible !»
Des parcours inspirants
Agées entre 26 et 42 ans, mères de familles pour la plupart, elles ont déjà des projets concrets pour mettre à profit leur formation et investir leur Seed Capital afin de faire grandir leurs activités. Rencontre avec cinq d’entre elles : Girarda Marianne, Magalie Samoisy, Sephora Patient, Carole Thomas et Joanna Célérine.
L’atelier d’accessoires de mode en fibre de bananier de Girarda
Girarda Marianne 45 ans, est mère de quatre enfants et grand-mère comblée d’un petit garçon de six ans. Cette habitante de Mahébourg a travaillé pendant de longues années au sein d’une Ong, avant de devoir arrêter en 2021, pour des raisons de santé. Aujourd’hui, elle rêve d’ouvrir son atelier d’accessoires de mode, fabriqués en fibre de bananier. « J’adore coudre et créer. J’ai grandi dans une famille très modeste, mais aussi très créative. Quand nous étions enfants, nous n’avions pas les moyens d’acheter des objets de décoration, alors nous en fabriquions avec du papier journal et du papier mousseline », raconte-t-elle.
Encouragée par une amie, elle s’inscrit en début d’année à une formation sur la confection d’accessoires de modes en fibre de bananier, offerte par Entreprendre au Féminin de l’Océan Indien (EFOI). Créatrice innée, elle acquiert très vite les techniques d’extraction et de transformation. L’approvisionnement en bananiers ne pose pas problème pour Girarda, dont la famille possède une plantation. «Par contre, ne disposant pas de machine pour extraire les fibres je devais me rendre au centre d’EFOI pout utiliser leur appareil.»
C’est sur Facebook qu’elle découvre le WEP. « Je n’ai pas hésité une seconde à postuler ! », raconte-t-elle. Ce programme a marqué un tournant dans sa vie. « Grâce au WEP, j’ai acquis la confiance qui me manquait. J’ai appris à créer un business plan, établir un budget, fixer mes prix et utiliser les réseaux sociaux pour promouvoir mes créations. »
Forte de ces acquis et du Seed Capital obtenu, Girarda prévoit d’investir dans la création de son atelier et l’achat d’une machine d’extraction de fibres. Son sourire rayonne lorsqu’elle évoque l’avenir : « Très bientôt, ma collection inclura non seulement des sacs, mais aussi des bijoux écoresponsables. »
La coiffure pour avancer
Magalie Samoisy, jeune mère de 4 enfants est une spécialise du soin des cheveux. « La coiffure est innée en moi. Enfant déjà, je faisais des tresses, des nattes dans les cheveux de mes proches », confie-t-elle. Par manque de moyens financiers, cette habitante de Résidence Briquetterie à Sainte Croix, n’a jamais fait d’école de coiffure. Elle fait son apprentissage sur le tas en coiffant ses proches. Adolescente, elle commence à composer ses propres recettes à base de plantes pour traiter les cheveux abimés. Ses masques naturels faits à base d’aloe vera et d’avocats cueillis dans son jardin, rencontrent un franc succès auprès de sa famille et de ses amis.
Très vite, Magali se constitue une petite clientèle fidèle. Avec des moyens modestes, un bac, un lisseur et un sèche-cheveux offerts par son époux, ainsi qu’une chaise et une table comme seuls meubles, elle transforme un coin de sa maison en salon improvisé. Elle y accueille ses clientes pour des brushings, tresses, nattes et masques capillaires.
Il y a quelques mois, Magali entend parler du WEP à travers la National Empowerment Foundation (NEF). « Je me suis tout de suite inscrite ! Dieu merci, j’ai réussi l’entretien ! Grâce à cette formation, j’ai appris les techniques pour gérer ma petite entreprise, notamment à fixer mes tarifs de manière juste, établir un budget, et faire la différence entre revenus et profits. »
En plus des compétences acquises, Magalie a reçu un Seed Capital qui lui permettra enfin de concrétiser son rêve : ouvrir son propre salon de coiffure. « Je vais aussi investir dans un nouveau bac de lavage ! » s’exclame-t-elle avec un sourire.
Mais Magalie ne compte pas s’arrêter là. Elle rêve d’aménager un espace dédié au Nail Art pour offrir à sa clientèle un service encore plus complet. « Ce programme m’a donné la force et les moyens de faire grandir mon activité. Je suis prête à aller de l’avant ! »
Les délicieux Pow de Sephora
Persévérer, avancer et ne pas s’arrêter…, c’est la devise de Sephora Patient. A 37 ans, cette habitante de Quatre-Bornes, élève seule ses quatre enfants depuis le décès de son mari. « Je n’ai pas fait de grandes classes. J’ai arrêté l’école en form I », confie-t-elle.
Encore adolescente, elle aide son père, engagé dans le catering et y prend goût. « J’adorais essayer de nouvelles recettes et les faire goûter à mes proches. A 15 ans, j’étais déjà aux commandes des fourneaux pour les fêtes familiales. » Sa délicieuse recette de pow farcis au poulet ou au bœuf, est particulièrement appréciée par sa famille, qui commence même à lui passer des commandes. »
Après son mariage, elle achète un tricycle d’occasion qu’elle installe à la Résidence Richelieu, quartier de son enfance, pour vendre ses fameux pows maison. « Le premier jour, j’ai préparé 8 pows et ils ont été vendus en quelques minutes à peine », se souvient celle, qui est affectueusement surnommée Madame Pow par ses clients. Aujourd’hui, elle propose aussi, des samoussas, des hakiens, et des faratas entre autres. « Mais, mon produit phare reste le pow. »
C’est à travers la NEF, que Sephora découvre le WEP et s’y inscrit. Mère courage et battante, elle n’a raté aucun jour de cours, en dépit de certains moments difficiles. « Je suis venue au cours, même lorsque deux de mes enfants, étaient admis à l’hôpital pour une opération d’amygdale. Je veux réussir pour mes enfants. Ils sont ma force. »
Grâce au Seed Capital, Sephora achètera un steamer, un air fryer et surtout un appareil à sceller. Plus besoin ainsi de sceller ses snacks surgelés de manière artisanale avec un couteau chauffé ! « A l’avenir, j’aimerais aussi louer un petit emplacement pour mon propre snack », confie-t-elle. Au-delà du soutien financier, le WEP a apporté à la jeune femme courage et espoir. « Ce programme a changé ma vie. Aujourd’hui, je sais que je peux offrir un meilleur avenir à mes enfants. »
Ouvrir mon salon de coiffure et d’esthétique
Fonçeuse, déterminée, battante, c’est tout cela Carole Thomas. Rien ne prédestinait cette trentenaire et maman d’un garçon de 11 ans à devenir coiffeuse. « Après le collège, j’ai suivi des cours de secrétariat », raconte-t-elle. Carole travaillera comme secrétaire pendant une dizaine d’année, avant de tout arrêter pour s’inscrire à une école de coiffure. « J’adore la coiffure, l’esthétique, et la mode !»
A l’issue sa formation, la jeune femme est recrutée comme formatrice au sein de l’établissement où elle a été formée. Après sa journée de travail, elle accueille des clientes dans une pièce aménagée dans la maison familiale, pour des coupes, brushing, coloration, coiffure et parallèlement suit des cours d’onglerie. « J’aime évoluer, avancer !» Depuis 2 ans, elle a d’ailleurs rejoint SME Mauritius, en tant que formatrice à temps partiel en onglerie.
C’est sur Facebook que Carole prend connaissance du WEP. « Je me suis dit, pourquoi pas ?». Elle ne regrette pas une seconde son inscription. Non seulement le programme lui a beaucoup plu, mais elle y a aussi fait des rencontres inoubliables. « J’ai rencontré des femmes comme moi, des battantes qui avancent contre vents et marées. »
Avec le Seed Capital, Sephora envisage d’agrandir son salon de coiffure et d’esthétique. Si tout se passe bien, mon salon flambant neuf sera ouvert en avril », annonce-t-elle avec une fierté légitime.
Les sacs peints à la main de Joanna
Vouloir c’est pouvoir. Cette devise est celle de Joanna Célérine, 35 ans, maman de deux enfants. Adolescente, elle rêvait de gagner sa vie en faisant de la peinture sur des sacs en toile. Elle suit d’ailleurs une formation de l’Ong Craft Academy. Mais, les revenus incertains, la pousse à trouver un emploi stable. Elle travaille ainsi tour à tour comme serveuse et femme de ménage.
En avril dernier, après avoir mûrement réfléchie, Joanna prend une décision courageuse : se mettre à son compte. « J’ai décidé de gagner ma vie en confectionnant et en faisant de la peinture sur des sacs en toile. J’ai même créé une page Facebook pour vendre mes créations en ligne. » Quelque mois à peine, après ce grand saut dans l’entrepreneuriat, Joanna tombe sur l’annonce du WEP. « Cela tombait à pic, car je n’avais aucune notion des bases de l’entrepreneuriat.»
Pendant 5 mois, elle fait preuve d’une détermination sans faille, parcourant le trajet de Chamarel où elle habite, pour se rendre au centre de formation à Quatre-Bornes. « Je quittais la maison à 6h30 pour être au cours à 9h.»
La persévérance porte toujours ses fruits. Joanna est non seulement bénéficiaire d’un Seed Capital, mais a aussi rejoint le programme Beautiful Localhands mené par la FED. « C’est une grande chance ! Aujourd’hui je vis de ma passion et compte parmi mes clients les hôtels Beachcomber !», lance-t-elle souriante.
Ne jamais lâcher. Se donner les moyens. Persévérer. Le Women Empowerment Programme mené par la FED conjointement avec l’UE est une main tendue envers femmes ces battantes, déterminées à réussir, malgré les difficultés.